Armelle Benoît - Solo Show

29 Rue de Seine - 75006 Paris
11 octobre 2018 - 20 octobre 2018
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Du 10 au 20 octobre 2018, Mouvements Modernes revient au 29 rue de Seine afin d’y présenter l’exposition personnelle d’Armelle Benoit.

Cette exposition-événement intitulée «Rencontres» est née de la relation qu’entretient l’artiste avec la symbolique du mur. Éléments universels de notre histoire, les murs dessinent une grammaire infinie de nos paysages humains. De Pékin à Jérusalem ils séparent, soutiennent, relient, protègent, enveloppent, cachent… les hommes les ont bâtis, parfois dressés, d’autres fois oubliés. Leur surface peut être support à tous les récits et son usure fait apparaître d’étonnants palimpsestes. Si ils ont de multiples fonctions, ils nous renvoient tous à la même énigme : «étant donné un mur, que se passe-t-il derrière ?*»

Ce sont les réminiscences des impressions multiples laissées sur son imaginaire par ces murs, qui sont à l’œuvre dans l’exposition d’Armelle Benoit. Les «Rencontres» auxquelles nous convie l’artiste, sont d’abord celles qui ont lieu entre les différents états de la terre qu’elle travaille : « Force / légèreté, effacement / émergence, abandon / volonté, surgissement /affleurement » Entre toutes ces qualités paradoxales, Armelle Benoit a choisi de faire dialoguer, pour cette exposition : Légèreté, relief, envol.

Dans une tension vers la légèreté : une fresque. L’artiste cherche ici à transmuer la matérialité du mur et le faire accéder à un état d’abandon, par un geste tendu ou le pinceau s’étire jusqu’à s’exténuer, se vider. Cette proposition tente d’"ouvrir le mur vers un autrement" : de contredire cette paroi qui sépare et dessine des frontières, la vider de son essence pour qu’elle donne place à un paysage intérieur. Faire advenir à sa surface l’infini qui serait de l’autre côté.

Face à la fresque, « fragments », un bas-relief : la terre prend du volume. Elle exprime sa matérialité blanche et anguleuse, comme un chaos ordonné d’ombres et de lumières.

Au centre de l’espace, entre les murs, un ensemble de sculptures mobilières duquel se détache une forme élancée, posée dans un balancement subtil. Celle-ci est sous tension et en même temps se pose. Elle a quelque chose d’immatériel dans sa matérialité même. Elle traduit la recherche d’une forme fondamentale, entre deux états.

Peintre et céramiste, Armelle Benoit, née à Paris en 1957, vit et travaille à Durtal. Après une formation en peinture aux Beaux-arts de Paris puis en céramique aux Beaux-arts de Bourges, avec Jacqueline Lerat, Armelle Benoit collabore rapidement avec de nombreux artistes et designers contemporains, comme Miquel Barcelo à l’occasion de résidences, ou Ettore Sottsass.  Elle réalise notamment des fresques pour le peintre Gérard Garouste et travaille régulièrement avec les architectes Marie Christine Dorner ou Pierre Yovanovitch.

Ces travaux communs de création et d’interprétation, tout comme « ses sculptures mobilières » questionnent les frontières entre les champs du décoratif, du design, de la sculpture et de l’architecture. C’est aussi de ces collaborations que les recherches personnelles de l’artiste s’enrichissent vers « une écriture singulière qui cherche les limites de l’expression. »

La relation avec Armelle Benoit débute, à la galerie Neotu vers la fin des années 1980 avec ses collaborations avec le duo Garouste & Bonetti. Puis ses recherches personnelles sont présentées à la galerie à l’occasion d’expositions comme Funky Zen en 2005, Chic Matières en 2014, ou encore au PAD Paris en 2017 et 2018 et se poursuit par cette monographie évènement « Rencontres ».
 
* Jean Tardieu

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