Just think about it

16 rue des Minimes
3 juin 2021 - 22 juin 2021
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Du 01 au 22 juin 2021, Mouvements Modernes présente l’exposition intitulée Just think about it, titre hommage au fondateur de la galerie Néotù, Pierre Staudenmeyer. Ce psychanalyste du design, défricheur, pionnier, visionnaire, est certainement devenu le symbole des années 1980 et 1990 dont il a tant défendu la création comme le disait Chantal Hamaide. Il fut en effet, à travers la galerie Néotù, co-fondée avec Gérard Dalmon en 1984 à Paris puis en 1990 à New York, l’ambassadeur éclairé et déterminé de Garouste & Bonetti, Martin Szekely, Kristian Gavoille, Pucci de Rossi mais aussi Borek Sipek, Dan Friedman, Jasper Morisson pour ne citer qu’eux. Il confiait à Intramuros en 1987 « le type de mobilier que nous éditons serait de l’ordre d’une rematérialisation de l’art» et insiste de nouveau en 1992 « les meubles occupent un terrain humble sur le territoire de l’art à cause de leur implacable appartenance à la fonctionnalité  et pourtant, par là-même, ils ont un pouvoir que les œuvres d’art n’ont pas ». Pierre Staudenmeyer avait un regard sur la création, sans frontières ni barrières, qui lui permettait d’écrire les histoires des objets, de constituer des ensembles, de créer de nouvelles relations entre les formes et les images avec le souhait de rompre avec la primauté d’un genre sur un autre. Son indépendance, son libre arbitre s’appuyaient sur une culture globale et il offrait à son public des expériences esthétiques pour un enrichissement de soi. Susciter des agencements comme autant d’hypothèses singulières, orchestrer des échos entre les objets et les images, voilà ce qui pourrait définir cet homme, si particulier dans le monde des arts. Toute personne ayant approché Pierre Staudenmeyer aura vu son comportement modifié, son rapport à l’objet, à la création révisé pour une appréciation toute différente de l’œuvre. Sophie Mainier-Jullerot, collaboratrice de Pierre Staudenmeyer qui lui a succédé dès 2008 à la direction de la galerie, a été bien évidemment imprégnée de cette « méthode » et c’est pourquoi elle propose ici de nouveaux rapprochements, une filiation entre le mobilier édité par la galerie Néotù et l’œuvre picturale d’artistes d’aujourd’hui. Partager avec le public une expérience sensible d’une conversation entre peinture et objet, meuble. Aussi elle convoque cinq artistes peintres pour créer des dialogues esthétiques, émotionnels, cognitifs entre le volume de l’objet, du meuble et la représentation de l’image.     Ainsi les couleurs fauves d’un cavalier peint par Alice Grenier Nebout, tout comme le sujet, entrent en résonnance avec la tout aussi tribale Chaise Prince Impérial du duo Garouste et Bonetti. Le corps Androgyne, oeuvre de la peintre Aurélie Galois rencontre la chaise N°4 du couple Bécheau-Bourgeois dans un rapport presque religieux. Quant au fantasque bureau de Pucci de Rossi, ses volumes viennent converser avec la délicatesse, la légèreté presque aérienne d’un Inner Landscape de l’artiste franco-Brésilienne Daniela Busarello. En outre les femmes sensuelles, icones des années 1970, portraitisées par Vanessa Seward se confrontent à la ligne rigoureuse du mobilier Pi de Martin Szekely. Enfin l’acrylique évanescente de l’artiste Yannick Bernede et les volutes de cette nature peinte se jouent de celle de la Commode Belgravia de Garouste et Bonetti. Voici quelques exemples de ces conversations qui susciteront émotions, interrogations, réflexions pour créer des rencontres propres à chacun et écrire de nouvelles histoires toutes aussi personnelles.   Just think about it !